Des nouvelles des soignant•e•s suspendu•e•s

C’était il n’y a pas si longtemps, le 3 septembre 2021, devant l’ARS, l’Agence Régionale de Santé de Valence.
Un groupe de femmes et d’hommes s’est avancé, portant des blouses blanches maculées de traces noires de semelles de chaussures comme si leurs blouses avaient été piétinées. Une trompette, une clarinette, et d’autres instruments, ont retenti, des graves, des notes chaleureuses, parfois distordues… Les silhouettes un peu spectrales ont arpenté le bitume, puis se sont allongées sur le sol. Et des voix se sont élevées : les voix de comédiennes, de comédiens, qui ont lu et interprété des témoignages de soignantes, de soignants, avec des porte-voix, ou à voix nue.

Ce jour-là, devant l’ARS de Valence, s’est tenu un rassemblement contre l’état d’urgence sanitaire, le pass sanitaire et l’obligation vaccinale pour les soignants.

Et ce jour-là, un collectif d’artistes et d’acteurs culturels du bassin de Die est venu prêter main forte aux soignants et soignantes de la Drôme menacés d’être suspendus s’ils ne se vaccinaient pas contre le Covid-19. Avec ce que les artistes font : dire, interpréter, jouer de la musique, faire sonner des récits, leur donner chair, et transmettre par le sensible des histoires qu’ils ont fait les leurs.

Le 15 septembre 2021, dix jours après, l’obligation vaccinale est entrée en vigueur pour les personnels soignants : dans les hôpitaux, les maisons de retraite, les EHPAD, pour les soignants hospitaliers, les soignants libéraux, les aides à domicile, les pompiers, les ambulanciers, et tout le secteur social et le médico-social. Et j’en oublie certainement. Celles et ceux qui ont refusé de se vacciner ont vu leurs salaire suspendus, sans droit au chômage...

Il ne s’agit pas ici de débattre du bien-fondé ou non du vaccin contre le COVID 19, ou du pass vaccinal, nous savons tous à quel point ce sujet est clivant, et divise dans la société et au sein même des familles, mais de parler du sort des soignantes et soignants, minoritaires, qui ont refusé la vaccination obligatoire, pour plein de raisons qui leur sont propres, et très diverses selon les situations comme dans le reste de la population française. Il s’agit plutôt de parler du sort des soignants suspendus, justement, parce qu’on en parle peu. Radio Saint Ferréol a d’ailleurs déjà consacré une émission de la Collective à ce sujet : « Soignants sans pass : ni salaire ni chômage » en novembre dernier.

Où en sont les soignant•e•s suspendu•e•s, aujourd’hui ? 

Avec
Elsa, agent administratif à l’hôpital de Montélimar et syndicaliste à la CGT.
Christine, infirmière en libéral.

À l'animation : Sarah Jacquet.
À la technique : Romain MP

Liens pour aller plus loin : Les Essentiels et Les Collectifs Unis.